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Solar Ranks
13 janvier 2010

(Aqua)

 

 

Chapitre 17

 

(Paths of Glory)

 

Terra (Aqua)………au large des côtes de la Norvège………février 2366…………

 

Vrsha et Krtk ouvraient la voie hydro. Leurs puissants sillages laissaient Zwyzy et l’infante Shwafhna croiser tranquillement dans l’onde froide. .

 « La station météorologique de – Clek - Tromsø prévoit une grosse bourrasque de secteur sud-ouest et des creux importants. Force 9 annoncée. » - émit Vrsha.

 « On est trop près des Lofoten ! Allons en eau profonde sinon on va morfler.» - Siffla Zwyzy.

 

Les quatre cétacés se déroutèrent vers l’ouest au beau milieu de la mer de Norvège, là où la houle ne  dispose pas d’un fond océanique pour appuyer l’amplitude de ses vagues.

 « Il reste 600 miles nautiques avant le Spitzberg. On sonde par périodes de 20 mns ? Ça ira pour toi, Shwafh ? » - Cliqueta Vrsha en delphinidé.

 « Oui, mère/Vrsha. Je suis tante Zwyz pour les réémersions ? »

 « Tu suis ta tante, vous êtes beaucoup trop petites pour des inspires en crête de vague. Sortez vos évents en creux et ressondez dès que l’aspiration de la tranche d’eau des lames vous entraîne. C’est compris ? » - Dit le gros Krtk – «  Bonne chance à vous. On se retrouve derrière la dépression en approche. » - Lui et Vrsha s’éloignèrent de quelques miles des deux autres cétacés. La mer commençait à se former autour d’eux, les quatre voyageurs s’enfoncèrent à 25 mètres de profondeur et les trois Implantés calèrent les nages vers l’azimut nord/nord/ouest. Bientôt la tempête fit rage au-dessus d’eux. Krtk et Vrsha choisissaient les vagues les plus grosses en formation et toutes les 20 minutes se ruaient vers la surface. Ils débouchaient au sommet des murailles d’eau et se laissaient surfer sur leur sommet, leurs peaux fouettées par le vent déchaîné. Dès que leur sang était chargé en oxygène, ils vidaient à fond leurs poumons en soufflant et inspiraient à travers les embruns. Ils basculaient et repartaient ensuite en sondage vertical vers les tranches d’eau des 25 mètres, indifférentes aux mouvements des éléments. Zwyzy et Shwafhna se contentaient d’émerger entre deux pyramides liquides. La dauphine ne quittait pas du senseo radar les masses environnantes et glissait entre les courants d’aspirations. Shwafhna, elle, transmettait sa position en permanence en sifflant, la tête à un mètre à peine de la caudale de sa tante. Dès qu’elle avait fini sa reprise de souffle, elle couinait et elles repartaient en pendage oblique vers la zone de calme en dessous.

 « Que crois-tu que les géantes me veulent, Zwyz ? »

 « Je pense qu’elles veulent t’élever elles-mêmes. Il faudra leur obéir, Shwafh. »

 « Ba Wih m’a appelé Tueuse. Tu crois qu’elles me forceront à manger du Krill ? »

 « Hi hi hi ! Non ! Les grosses bardes adorent qu’on les imagine en vertueuses végétariennes. Ne t’inquiète pas, elles savent parfaitement où se trouvent les stocks de vifs. »

 « Tu m’envie, on dirait, tante… »

 « Tu seras la première cétacée à nouer le contact avec les grosses chanteuses d’Aqua, petite infante. C’est autrement plus passionnant que de découvrir l’Aqua des étoiles…où rien ne vit ni ne nage en dehors de ce que nous y avons apporté.»

 

La mer se calma après huit heures de sillages sous-marins. Krtk et Vrsha les attendaient en essayant de répertorier les bancs alentour. Beaucoup de poissons profitaient du mauvais temps pour se réfugier sous les secteurs les plus chahutés du front de la tempête.

 

« Il n’y a pas grand-chose à croquer dans le coin. » - Fit Vrsha en sonar reconstitué. Elle se rapprocha de sa fille et vérifia son état graisseux. La gamine aurait certainement perdu 15 % de son poids à leur arrivée aux sept îles. Ils reprirent leurs sillages de surface. A la fin du mois, les quatre voyageurs parvinrent en vue du cap sud de la terre de l’ouest de l’archipel du Spitzberg - c'est-à-dire du Svalbard, comme disent les norvégiens.

 « L’institut d’océanographie a fait parachuter des stocks de viande reconstituée. » - Annonça Vrsha en piquant vers Harentsburg, la seule ville un peu importante de l’archipel.

 « Regardes père/Krtk ce sont des ballots de viande de tonton Bshannan. » - Dit triomphalement Shwafhna en découvrant la première les mangeoires immergées que les techniciens de la base de recherche avaient installé en bordure d’une petite digue. Sur l’emballage des gros cubes de viande on pouvait lire : « Sea food - for mammelian citizen of Aqua only – Production of London University’s fishes Cie. Woolwich – UK.»

 Les quatre cétacés affamés se gavèrent de barbaque pendant deux jours pleins. Lorsque les mangeoires étaient nettoyées de toute leur nourriture, les bipèdes du centre océanographique les regarnissaient. Les quatre goinfres repartirent ensuite vers le nord de l’archipel. Ils dépassèrent bientôt la limite absurde et arbitraire que les chartistes avaient établie entre la mer de Norvège et sa voisine du pôle.

 ……cap nord du Svalbard – océan glacial arctique… 81° de latitude nord……

 Surgissant de toutes les directions, des centaines de baleinoptères accompagnaient leurs sillages vers les sept îles. Jamais un tel rassemblement n’avait été vu, il ne dura que le temps de l’entrevue et les photos satellitaires du fugace évènement allaient alimenter durant des années les supputations des bipèdes biologistes et éthologues marins de Terra.

 « Tu es venue, petite tueuse, c’est bien ! Tu vois, mes frères et sœurs ont tenus à venir, eux aussi, afin que tu puisses voir de tes yeux et de tout tes sens de petite baleine qu’il s’agit d’une entreprise décidée par tous les nôtres et non par quelques individus à la matière grise malade. » - Siffla Ba Wih qui s’approchait d’eux quatre. « Je vois que tu es accompagnée par ta famille au grand complet ! Ils se taisent, c’est fort plaisant. Je n’aime pas me répéter. »

 « Ser Ba Wih, vais-je vous suivre à jamais ? »

 « Mais non, petite tueuse ! Lorsque tu auras appris nos langues et que tu seras devenue une vraie connaisseuse de nos peuples d’aèdes, tu pourras aller. »

 « Je serai l’Interface vivante entre vous et les autres peuples parlants d’Aqua ? »

 « Tu seras toi, Shwafhna : l’infante d’Aqua ! Nous ne te demanderons que de nous tenir informées de ce qui est en train de se passer sur l’Aqua des étoiles. Cette affaire nous intéresse, nous intrigue… »

 « Je n’y suis jamais allé ! »

 « Et tu n’iras jamais ! Dis au revoir à ta famille, Infante d’Aqua, nous partons bientôt. »

 

Après les adieux, Shwafhna, encadrée par une haie de géants des mers qui lui emboîtaient la nageoire au fur et à mesure disparut à l’horizon miroitant de l’océan arctique.

 

« Revenez aux équinoxes de printemps si vous voulez avoir des nouvelles de votre infante ! » - émit Ba Wih en sonar profond avant de s’éloigner à son tour. Zwyzy pleurait, Vrsha et Krtk battaient tristement les flots de leurs caudales sur un rythme obstiné et lent. Au bout d’une demi heure, lorsque les vagues semblèrent plus n’avoir jamais accueilli cette immense réunion de mammifères, les trois animaux marins reprirent le chemin des îles Britanniques.

 

18 mois plus tard…. Au large du nord Groenland….résidus de la calotte arctique…

 Les deux monstrueux mammifères marins nageaient entre 5 et 600 mètres de fond en chantant. Au-dessus des résonances plaintives de la ligne mélodique de leurs improvisations, s’inscrivaient des inserts de sèmes qui constituaient le langage des Ba et des Bü. Ils s’appliquaient à laisser Shwafhna, leur élève, découvrir les arcanes complexes de cette langue.

 « Elle est encore partie, Bü sylleth. » - Dit le cachalot mâle au gros rorqual.

 « Elle est allé voir le Tursiops fou. Ce cétacé est complètement dingue mais elle raffole de ses histoires. Les petits cétacés lui manquent à notre jeune élève orque….Ne vous inquiétez pas, Bü. Il la renverra lui-même vers nous. »

 

Le gros navire de recherche était échoué sur des brisants et maintenu en place par la petite banquise. Lors de son naufrage, en automne 2357, les membres d’équipage, les cétacés ainsi que les océanographes, avaient été hélitreuillés. Lui, avait assisté de loin à toute l’affaire. Quand le silence était retombé sur le pack glacé, il était venu inspecter l’épave. Tombant nez à nez avec des sas immergés à commande à distance spé cétacés, il avait essayé, à tout hasard, de les ouvrir en composant les codes habituels en α-Crypt-Sonar. Les sas fonctionnaient, lui permettant de visiter les installations intérieures de la poupe du bateau. La saison des glaces arrivait et le pack se transforma en une fine banquise d’un mètre cinquante d’épaisseur. Sans doute pressés par l’urgence de l’évacuation, à moins que ce ne soit un acte délibéré, les techniciens avaient laissé en l’état la centrale à énergie solaire. Puisque cette partie de l’arrière du bâtiment était destinée à l’origine à héberger des cétacés implantés qui aidaient les chartistes dans leurs recherches en arctique, de nombreux appareillages et dispositifs étaient à doubles commandes : un accès pour les bipèdes à mains et un autre pour les êtres à nageoires.

 Il avait réactivé les panneaux solaires. Ils suivaient à présent fidèlement la course de l’étoile, et l’eau des bassins intérieurs, dans les flancs de l’épave, s’échelonnait entre 3° et 17° centigrades au dessus de zéro. Le dauphin Implanté venait se reposer souvent dans son harnais immergé, baignant dans son bouillon tiède en rêvant. Les Tursiops comme lui ne vivaient jamais en permanence dans les eaux de l’arctique. Trop froid ! Lui seul, grâce à ce cocon de chaleur artificielle, pouvait se maintenir 12 mois sur 12 dans ce milieu glacé. Le réchauffement climatique avait atteint son optimum longtemps avant sa naissance. À présent, sans réellement se refroidir, le bilan radiatif global à la surface et dans l’atmosphère de Terra se rééquilibrait un peu. Dans le cas de ce rivage nord du grœnland, cela se traduisait par un retour erratique des glaces et des banquises d’été. La banquise du XXème siècle ne se reconstituerait certainement pas entièrement. Toutefois, sur ces côtes épargnées par les courants, ainsi qu’au centre de l’océan glacial, les épaisseurs de glaces regagnaient en vigueur.

 Jdeyfsh ne retournait plus en Centre d’enseignement Chartiste cétacé, ses implants pouvaient se passer d’entretien et de remplacement pendant encore une dizaine d’années en 2369.

 « Il sera toujours temps de décider si oui ou non je désire continuer d’être une interface vivante. » - Songeait-il lorsque ses sillages le rapprochaient d’un Centre cétacé chartiste.

 Il croisait très souvent les baleinoptères lors de ses sorties au large et ses expéditions lointaines. « Tout ce bassin océanique est leur ! ». Quand l’eau libre l’avait emporté sur la glace, entre le 21ème et le 22ème siècle, les géantes avaient fait de ce lieu de transit incomparable leur pays. A force de patience et d’observation, d’écoute et d’analyse de leurs patterns comportementaux, Jdeyfsh, en 19 ans de travaux solitaires était devenu un spécialiste de la vie et des mœurs des baleines. Les énormes bestiaux refusaient de demander aux chartistes de cesser leur chasse parce qu’elles estimaient que réguler nécessite de faire un choix entre individus, même potentiels. Tout le monde pensait qu’elles étaient indifférentes, voire stupides…Les baleinoptères jouaient les muettes. L’autodidacte Tursiops savait lui qu’il n’en était rien. Elles confiaient simplement, comme une délégation, aux pêcheurs humains le soin de prélever le nécessaire afin que leurs populations aient de quoi croûter, par calcul.

 

« Comme si elles avaient décidé une bonne fois pour toutes, qu’un individu baleine n’avait pas à s’abaisser à comparer entre elles les valeurs individuelles des membres de leurs espèce : vous nous ôtez ce souci ? Faites-le ! - Semblaient-elles penser.»

La première fois qu’il avait entendu Shwafhna émettre ses maladroits chants de baleine, le dauphin avait suivi l’écho pour s’assurer de la réalité du phénomène. Un concerto pour géants brodé par une KW, voilà qui était inattendu ! La jeune orque n’était pas Implantée mais éduquée. Jdeyfsh osa s’approcher un peu plus près lors des rencontres suivantes. Apparemment, les baleinoptères avaient prit l’épaularde sous leurs nageoires et tout ce joli petit monde créchait entre deux îles, du côté du pôle nord magnétique, à l’extrême nord canadien. Il planqua plusieurs semaines autour de leur repaire. Les relations de Jdeyfsh avec les géants des mers étaient plutôt bonnes. S’il avait été un épaulard, susceptible donc de s’installer à demeure, les baleinoptères l’auraient viré sans ménagements. Sans doute jugeaient-ils que le minuscule prélèvement de poissons qu’un Tursiops solitaire et plutôt barjo opérait dans leur environnement ne valait pas le moindre mouvement de caudale. De temps à autre, il croyait reconnaître quelques bribes de leurs chants à son approche : Tursiops fou ! Dauphin givré ! Tursiops fou ! Lui semblait-il entendre parfois entre deux cris suraigus.

 Il observait leurs groupes, dissimulé derrière un petit iceberg, lorsque Shwafhna l’avait surprit. La gamine s’était cachée dans une grotte à l’intérieur même de l’iceberg. Son radar n’avait rien perçu du tout comme écho et son scan ne signalait aucune présence.

 « Comment avez-vous fait pour que je ne vous vois pas, mademoiselle ? » - Avait-il demandé en s’éloignant prudemment des mâchoires de l’orque. La môme était jeune, certes, mais elle était déjà plus grosse que lui. Et bien mieux armée également.

 « Ce sont les Ba et les Bü qui m’ont enseigné cela. Qui êtes-vous ? » - Siffla t’elle dans un delphinidé Tursiops impeccable !

 « Je suis l’ermite fou, le Tursiops glacial ! Vos professeurs ne vous ont pas parlé de moi ?! »

 « Les Ba et les Bü ne s’intéressent pas aux cétacés vagabonds. »

 « Je ne suis pas un vagabond, j’habite à l’est d’ici ! »

 « Aucun Tursiops ne survit à une nuit polaire complète. »

 « C’est tellement vrai !...Si je n’étais pas fou, je dirais que votre raisonnement est imparable. »

 La petite femelle orque l’avait fixé comme si elle voulait prendre sa photo complète et avait sondé en direction de ses mentors géants. Jdeyfsh était retourné à son navire/maison.

 

Ce fut la gamine qui reprit le contact avec lui. Un matin du printemps 2367, il revenait vers son home qu’il appelait « Birdie» parce que le navire portait le joli nom de « Arctic bird » et que Jdeyfsh adorait le saxophone de Charlie parker. La seule fois qu’il avait reparu devant ses semblables, en 2358, avant de disparaître aux yeux du monde, Jdeyfsh avait embarqué des mémos en masse dans son harnais dorsal ainsi qu’un maximum de matos. La jeune orque l’attendait à une centaine de mètres de la coque éventrée du bateau de recherche. Le soleil printanier donnait à la glace des reflets laiteux. Shwafhna passa au dessus de lui en surplomb. Elle lâcha quelques bulles qui allèrent danser contre le plancher de banquise en cherchant leur place. L’enfant cétacé semblait très intéressée par le spectacle de ses bulles piégées.

 « Ceux que vous appelez mes professeurs m’ont parlé de vous. » - Siffla t’elle.

 « Ils savent que vous êtes ici ? »

 « Non. Ils vont s’en douter, mais je ne le leur ai pas dit.»

 « Entrez, alors. Ne craignez rien, je laisse ouvert. » - Cliqueta t’il en commandant l’ouverture des sas de la rampe arrière. « Bienvenue dans Birdie ! ».

 Shwafhna, l’Infante, la future princesse d’Aqua, après une brève hésitation, engagea son long corps bicolore et elle pénétra dans les entrailles de son repaire. Les lumières s’allumèrent.

 « Ça ressemble à l’université cétacé de Londres ! » - Dit-elle après avoir un peu tourné dans les lieux. Elle stationnait dans un bassin à 15° et semblait incommodée par la température.

 « Il y’a une université cétacé à Londres, maintenant ?! » - émit-il en bredouillant.

 « Il y’a combien de temps que vous n’avez pas quitté l’arctique, ermite fou ? »

 « 36 saisons…euh, 9 ans ! »

 « Je vous donne des nouvelles du monde moderne et vous me racontez des histoires de vieux. D’accord ? » - Siffla Shwafhna.

 « D’accord ! » - Répondit Jdeyfsh.

 

Le dauphin entendit la gamine orque lui parler de sa « tante » Zwyzy dès cette première vraie rencontre. Il ne lui signala pas qu’il avait également bien connu son père, Krtk. Lorsqu’elle commença à évoquer son « cousin » Bshannan, il tint à réfréner ses enthousiasmes :

 « Si vous pouvez appeler cette Tursiops, cette Zwyzy, votre Tante, je ne pense pas qu’il soit décent que vous appeliez pour autant « cousin » son fils, mademoiselle Shwafhna. Les Ba et les Bü ne vous ont-ils donc pas enseigné les convenances entre cétacés ? » - Demanda t’il.

 L’épaularde le regarda par en dessous, comme prise en faute.

 « Il ne faut pas leur en vouloir, ermite. Les Ba et les Bü ne sont pas des cétacés. Ils m’enseignent d’autres choses. Des choses de baleines. Comment faire vibrer l’eau et chanter par exemple.» - Couina t’elle. Jdeyfsh précisa qu’il n’en voulait à personne et lui proposa de parfaire son éducation en lui racontant comment les delphinidés décrivaient Aqua et la manière dont fonctionnent les sociétés cétacées. Il lui demanda également de s’en tenir à « ermite » pour le désigner lui en sa présence, et à « Tursiops fou » pour parler de lui en dehors de leurs rencontres. Il tut ses relations passées avec la belle Zwyzy.

 

« Le soleil est-il bas, dehors, ermite ? » - Fit Shwafhna en fin de journée.

 « Ah, j’oublie que vous n’avez aucun implant, infante. Il est tard et le soleil est en train de sonder vers le bas de l’horizon, en effet. Partez vite avant qu’il ne rebondisse sur Aqua. Vos maîtres ne doivent pas s’inquiéter lorsque vous venez me visiter…Car vous reviendrez me voir, n’est-ce pas mademoiselle Shwafhna ? » - Siffla t’il en frétillant vers les sas.

 « Les Ba et les Bü m’apprennent à écouter les gargouillis des pensées qui viennent dans ma tête. Avant de venir chez vous, les gargouillis avaient fait silence. Ainsi, je vous visiterai à chaque fois que ce silence reviendra me surprendre, ermite. » - Répondit elle.

 « Alors tout est pour le mieux. Je suis d’accord. » - Cliqueta Jdeyfsh en la regardant se faufiler par les sas ouverts. Deux fois par mois environ ils se revoyaient et parlèrent. Soit à « Birdie », soit en pleine eau. Jdeyfsh regardait le corps et l’esprit de la jeune cétacé forcir et muscler leurs potentiels. Il veillait prudemment à ce que cela se déroule souplement en livrant au passage quelques clefs à Shwafhna en vue de son hypothétique retour vers la « civilisation ». Il étayait à petites touches son sentiment identitaire d’épaularde. Grâce à cela, l’infante osa de temps à autre prendre contact avec des cétacés en transit océanique et put ainsi tirer le meilleur parti des années 67/73 qu’elle passa toutes entières en arctique.

 « Resterez-vous, lorsque je repartirai, ermite ? » - Lui demanda t’elle un jour de 2369.

 Jdeyfsh l’avais regardée et avait su à cet instant qu’il lui faudrait inévitablement affronter l’épreuve des Ba et des Bü s’il voulait savoir quoi lui répondre.

 « Je verrai à ce moment là, chère Shwafh. » - Se contenta t’il de siffler.

 

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  • Texte de science-fiction/anticipation. Les siècles prochains l'humanité sera t'elle moins stupide que pendant ceux qui ont précédé ? Quelques parcours humains, animaux et végétaux en 700 pages.
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