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Solar Ranks
12 janvier 2010

(îles Célèbes)

 

Terra  -  2363.  Iles Célèbes

 La vie quotidienne des villages des îlots de l’archipel Chimp des Célèbes avait pas mal changé depuis le retour de Sir Sgharn et de sa fille parmi eux. La production de Coprah continuait à l’identique ! Mais chaque maison, même la plus petite case, était pourvue d’au moins un miroir. Le grand miroir de maison est une avancée énorme de la civilisation !

 La case de Sgharn, un cinq pièces en torchis et en bois de flottage, jouxtait celle de sa fille. Le Chimp vert immigré sur Terra avait retrouvé sa ligne de jeune singe. Justement, il vérifiait pour l’heure sa silhouette de haut chimp Amélio dans le miroir de la salle à manger salon.

 « Comment ai-je pu me laisser aller aussi longtemps ? »  -  Songeait-il, satisfait du résultat.

 Sa nouvelle épouse sortit de la douche extérieure et vint le rejoindre. Ils s’assirent sur le canapé/banquette en rotin pour une rapide séance de massages et d’épouillage. Un épouillage sans les poux, bien entendu. « Tu m’aimes ? » - Lui susurra t’elle. « Je t’aime Zghirni. » - Souffla Sgharn à l’oreille de sa femme.

 « Comment ai-je pu me passer d’un Chimp aussi longtemps ? » - Songeait Zghirni, alanguie.

 Strhashna, la fille aînée de Sgharn, entra prendre quelques provisions dans le cellier commun. La vie habituelle suivait son cours. La jeune Chimpe Amélio regarda son père, sa belle-mère, et retourna chez elle déjeuner. Elle mangea seule, l’esprit absent, puis elle se rendit au port.

 Hornak l’attendait pour aller au Centre Cétacés. Strhashna était l’élève actuelle de l’inspecteur Chimp. Sa maîtresse actuelle aussi d’ailleurs. Ils allèrent au Centre s’équiper pour leur plongée et montèrent dans le canote de Sgharn, amarré non loin. Zwyzy les attendait au large. Les deux Chimps revêtus de leurs combinaisons néoprènes se laissèrent glisser dans l’eau après avoir mis l’ancre flottante. Ils s’accrochèrent aux nageoires latérales du delphinidé qui sonda doucement pour ne pas les perdre ni les soumettre à une augmentation de pression trop rapide. La dauphine prit le chemin d’un petit atoll à un mile nautique de leur position.

 « Comment allez vous aujourd’hui – Amis Chimps ? » - Cliqueta Zwyzy en nageant.

 « Hornak et Sgharn se font toujours la gueule. Je suis fatiguée de ça. » - Siffla Strhashna.

 « Les histoires relationnelles des bipèdes sont toujours fatigantes – On arrive au récif, Amis. » - Répondit la tursiops en secouant ses nageoires, histoire de leur faire lâcher prise. Nager uniquement sur sa caudale avec deux poids hydro supplémentaires la fatiguait, elle aussi. Krtk les attendait dans un creux au centre du lagon. Hornak et Strhashna étaient littéralement fascinés par le gros épaulard, ils engagèrent aussitôt leurs traducteurs en sonar reconstitué.

 « Salut – clek – Velue de Terra – clic – Killer Whale Moi – heureux de vous voir – clac. »

 Dialoguer avec lui à l’aide de leur petit matériel embarqué était nettement plus compliqué que d’échanger avec Zwyzy. Le cliquetis delphinidés constituait une langue beaucoup plus aisée à manier que le sonar reconstitué. Quant à apprendre le sonar orque…ils n’étaient que de modestes amateurs. Avec les gros hydro pondeurs sur embarcations ou sur le rivage, parler avec les épaulards restait possible. En pleine eau… – « Laissez tomber l’idée ! Utilisez plutôt le sonar reconstitué qui est la langue d’échange de tous les cétacés Interfaces Vivantes.» - Avaient dit  les spécialistes Chimps Cétacés du nouveau Centre. Strhashna se laissa descendre sur le fond à environ 15 mètres  sous la surface pour pianoter sur son braç comm sonar.

 « Bonjour Krtk ! Tu nous – clic – attendais depuis –clac – longtemps ? » - émit elle.

 « Toi – clek – fais beaucoup de – clic – progrès. » - Répondit le gros orque.

 Cela fit plaisir à la Chimpe. Elle grimpa sur le dos de l’orque et attrapa son aileron dorsal.

 « On pourrait – cliouc – remonter en – clek – surface ? » - émit Hornak à son tour.

 

Ils remontèrent tracer leurs sillages là hauts entre les pistes de vagues d’Aqua. Les deux chimps essayaient tant bien que mal de taper sur leurs Braç sonar. Pour Strhashna c’était plus simple car Krtk acceptait qu’elle le chevauche. Il avait refusé la pareille à Hornak.

 « Krtk/Killer Whale/mâle – cloc – porter femelle – clek – pas porter mâle ! » - Avait-il dit lorsque Strhashna avait évoqué de cette possibilité. Il aurait fallu trouver une femelle qui accepte de porter le Chimp Amélio, mais il n’y avait pas d’Orque femelle Interface vivante Implantée dans le coin. Et grimper sur le dos d’un orque femelle « ordinaire » n’était pas très recommandé avait précisé Zwyzy…  « Elle pourrait s’oublier et te croquer Horn ! Tu n’es pas protégé – Tabou – par la Paix cétacée entre nous, habitants d’Aqua. ». – Disait-elle en riant.

 Les quatre compères échangeaient régulièrement lors de telles conversations. Pour un cétacé quel qu’il soit, le véritable sommeil au sens de repos prolongé dans une posture immobile n’existe pratiquement pas. Quand un humain ou un Chimps sont fatigués, ils se couchent, en position couchée généralement, et ils pioncent un bon coup. Les cétacés n’ont guère accès à ce type de sommeil. Ils sont toujours plus ou moins en mouvement et dorment par très courtes vacations. S’ils se mettent au bord d’un rivage, la déshydratation cutanée les guette, en pleine mer s’ils s’endorment, ils tombent. Ce ne sont pas de poissons. Un cétacé épuisé est un animal guetté par la mort. D’un autre côté, un bipède qui dort tranquillement est à la merci d’éventuels prédateurs. Voilà le genre de sujets qui peuplaient leurs aimables conversations.

 Des palabres philosophiques comparatives inter espèces en somme.....

 

 

 

 

………Village Chimp des Célèbes – Centre de production de la Sgarhn Cie………….

 

(Torhan : chef du clan des îles, et Sgharn : patron interplanétaire)

 

Les deux Chimps devisaient en parcourant le Centre de Production d’aliments cétacés. Torhan était aussi le patron du nouveau Centre Amélio cétacé que La troisième Charte avait construit ici. Ses rapports avec Sgharn étaient multiples et complexes. Ces temps ci, le Chimp de Mars retombait dans une phase de mauvais poil évident. Torhan hésita, puis décida qu’il ne servait à rien d’éluder les choses et les sujets au nom de la mauvaise humeur de quelqu’un. Il dit :

 

« Strhashna est encore sortie en mer parler avec ses amis ? »

 

« Oui, grrrrr. Elle et Hornak me squattérisent mon canote presque tous les jours. »

 

« Tu ne t’en sers pour ainsi dire jamais, Sgharn. »

 

« Je sais. Je dis ça parce que je n’aime pas les voir traîner ainsi sans relâche ensemble. »

 

« Ils travaillent peut-être sur quelque chose… »

 

« Allons donc ! Ce type s’occupe de la former comme Watcheuse, comme fliquesse d’élite, et le reste du temps il lui bouffe la tête, c’est tout ! Sans compter le reste…»

 

« Quel jaloux tu fais Sgharn ! Tu n’as jamais été jeune ?» - Rigola l’autre.

 

« Si ! Et je bossais à mon avenir - à l’université d’Al Qahra III., sur Mars. »

 

« Tu as vu le résultat ? Tu te rappelles dans quel état tu étais en arrivant ici ? Adipeux. »

 

« Et puis, grrrrr,  Hornak n’est plus si jeune que ça… »

 

Torhan éclata de rire. Il devait veiller, et s’y appliquait, à maintenir de bonnes relations entre leur Clan des îles et mister Import/Export, alias Sgharn, Chimp Amélio de Mars. Il n’arrivait pas toujours à garder son sérieux devant les manières de l’ex gros lard. Parbleu ! Lui aussi était allé à l’université pour passer ses diplômes de biotech spécialiste cétacé – Seulement, lui, il s’y était bien marré aussi ! - D’un autre côté aller ainsi loin en mer tous les jours pour passer deux heures en parlottes avec deux cétacés comportait des risques. En tant que spécialiste cétacé, il était bien placé pour pleinement appréhender les dangers qu’Aqua pouvait faire courir à deux Chimps isolés en mer, même accompagnés de deux amis cétacés.

 

« Ils emportent bien tout ce qu’il faut, au moins ? » - Demanda t’il.

;

 

« Pour ça oui ! Horn se ferait bouffer plutôt que de laisser ma chère enfant avoir un orteil retourné. C’est un suborneur terrible.» - Sgharn se lança à son tour dans une crise d’hilarité.

 

L’avisé chef de Clan le lorgna brièvement par en dessous sans se faire voir. Le problème, avec Sgharn, c’est qu’il était affligé de troubles bipolaires : maniaco-dépressif. Affection que les Chimps de Terra partageaient parfois et que leur médecine soignait fort bien. C’est bien pour cela qu’il y’a trois ans, Torhan, chef de Clan, avait demandé à la belle Zghirni, de circonvenir Sgharn. L’ennui c’est que l’infirmière/médecin psy était réellement tombée amoureuse de lui – «  Pff ! La vie de responsable politique, c’est pas une vie ! » - Pensa Torhan, désabusé. Bah ! Il parlerait en loucedé à Horn et à Strhash pour qu’ils ralentissent un peu leurs sorties en mer. Il laissa Sgharn à son inspection de son usine et à ses problèmes.

 

« Bon, Sgharn… le Clan organise un bal demain soir pour le jour de la lune ronde. Je dois y aller pour préparer les festivités. Vous n’avez qu’à venir, toi, Zghirni et les autres de ton quartier. On s’y verra. C’est sur la Place Egon. Allez, à plus. » - Dit-il avant de ressortir du bâtiment où s’agitaient employés chimps et employés humains. « Oui, décidément la vie quotidienne avait pas mal changé ici ! » - Songeait-il en rentrant au quartier du Coprah.

 

…….le lendemain soir  -  Place Egon.  Iles Célèbes - Quartier du Coprah…….

 

Une cinquantaine de couples se trémoussaient sur l’estrade de danse au son d’un orchestre Chimp. Les pagnes des velus tressautaient en rythme et les danseurs humains avaient fort à faire pour suivre et rester dans le tempo effréné des danses simiesques. C’était une nuit de pleine lune et en cette heure tardive, elle luisait déjà au firmament. Les corps, malgré la relative fraîcheur de l’air, suaient à grosses gouttes et les visages étaient proches de la transe. Toutes les tables des cafés et tavernes qui ceignaient le pourtour de la place Egon, la plus large de l’agglomération, avaient été sorties en extérieur. Elles étaient bondées, de nombreux habitants y consommaient liquides, solides et fluides, dans un brouhaha festif. Le ciel était suffisamment limpide pour que, quoique la clarté de l’astre des nuits soit vive, on puisse y distinguer le clignotement des grosses stations en orbite basse ou des stations industrielles, plus hautes. De nombreux attablés levaient le nez en l’air et dissertaient sur le nom de telle ou telle lueur, là haut. Les enfants, velus et glabres, tous vibrants d’excitation, courraient partout entre les tables et autour de la piste en se trémoussant par intermittence, eux aussi.

 

Hornak dansait avec Strhashna, et Sgharn chaloupait en rythme avec la tendre Zghirni. Dans deux coins différents de l’estrade, cependant. Les édiles de la petite ville, dont Torhan, trônaient autour d’un ensemble de tables entre la piste et la ceinture bâtie de la place Egon, dite aussi « Place des poètes ». Une brève altercation éclata qui sema un peu de pagaille au centre de la piste de danse. Deux jeunes Chimpes qui se déhanchaient avec deux jeunes humains étaient invectivées par deux Chimps apparemment éméchés et fort énervés. Après quelques échanges de phrases aux limites de l’insulte, les deux humains s’inclinèrent, et, saluant leurs partenaires, ils quittèrent l’estrade pour s’en aller vers les tables de la taverne  du « Pont suspendu ». De l’autre côté de la place, devant le café « aux Villages Troupes bleus » la dispute reprenait, entre les deux chimpes et leurs interpeleurs, cette fois.

 

« …..On est pas votre propriété ! » - Criaient les deux filles, ulcérées. Les deux mâles, offensés par l’attitude des deux nanas, rétorquaient en se montant le bourrichon l’un l’autre.

 

« ….On sait encore faire la différence entre danser et se préparer à en faire plus !.... » - Gueulaient-ils à leurs ex copines qui les toisaient d’un air outré.

 

« ….Vous racontez n’importe quoi et vous êtes dans un état qui ne vous permettrait même pas de faire la différence entre vos fesses et des tasses à café….laissez nous tranquilles !... » - Ajouta une des filles avant de tourner casaque avec sa potesse, laissant sur place les deux énergumènes. Quelques Chimps alertés par les éclats de voix, prévinrent les édiles et bientôt un trio de surveillants chimps vint faire circuler les deux excités. Ils étaient assez connus dans le voisinage pour leurs positions anti glabres et leurs brusques montées de testostérone.

 

Sur l’estrade, les danses avaient reprit et les deux Chimpes invitèrent les deux humains à revenir les faire swinguer. Ce fut la trop fameuse goutte d’eau qui tombe dans le vase, le faisant déborder. Un petit malin, personne ne sut qui par la suite, ne trouva rien de plus sensé comme idée que d’aller en avertir les deux Chimps rentrés chez eux pour y continuer leurs libations. Les deux crétins fracturèrent la porte d’un de leur voisin, possesseur de vieux fusils d’assaut et ils s’en emparèrent. Ils chargèrent les armes, puis, les dissimulant sous leurs capes houppelandes, ils se dirigèrent vers la place Egon.

 

Après une pause consacrée à avaler quelques jus de fruits, Sgharn et Hornak faisaient à nouveau danser leurs partenaires respectives sur la piste, toujours dans deux secteurs distincts de l’aire réservée. Les deux imbéciles débouchèrent aux abords de l’estrade. Par malheur, ils n’avaient pas l’habitude de manier des armes de guerre, qui étaient restées réglées en mode de tir automatique. Lorsque les rafales éclatèrent au milieu de la musique syncopée, ce fut un massacre parmi la foule serrée des danseurs. Strhashna vit avec horreur son père et sa belle-mère s’effondrer avec une dizaine de personnes. Le crépitement des détonations ne cessait pas. Hornak, accroupi, sorti vivement de sa ceinture deux petits Masers de poing, avant de ceinturer Strhashna qui voulait s’élancer vers l’origine des coups de feu.

 

« Non ! N’y vas pas ! Ça ne ferait que rendre encore pires les conséquences. » - L’implora t’il avant de la précipiter au sol. Les assaillants avaient repéré ses armes et cherchaient à l’ajuster. Une balle lui traversa la main gauche au moment où ses traits de Maser neutralisaient un des types. Hornak tournoya sur lui-même, avant de s’effondrer. Il eut beaucoup de chance car la balle avait traversé ses chairs sans heurter d’os, faute de quoi le choc, au lieu de l’estourbir l’aurait probablement tué. Les fusils des gardes municipaux, accourus en hâte, eurent raison du dernier agresseur. L’affaire n’avait pas duré deux minutes. On releva quinze morts chimps et humains, dont maître Sgharn, bienfaiteur des îles chimpes et directeur gérant de la Sgharn and Célèbes food Cie. Sa femme, Zghirni, s’en tira de justesse avec une cuisse abîmée.

 

………..Hôpital des îles chimpes,  inclus au sein du Centre d’implantation cétacé……..

 

« Mon coup d’éclat et ma blessure me valent le droit à un rapatriement prochain vers Mars, Strhashna. » – Devait annoncer, la gorge serrée, Hornak à Strhashna le surlendemain, sur son lit d’hôpital – « Accompagnes moi je t’en supplie. Rester ici après ce qui est arrivé risque de te blesser l’âme plus que tu ne l’imagines. Crois-moi, mon amour, viens avec moi sur Mars. » - Ajouta t’il d’un ton plein de fougue. Hornak avait déjà appelé la fille de Sgharn : « mon amour », mais jamais avec ce ton là. La jeune fille lui promit d’y réfléchir. Elle sortit de l’hôpital du Centre cétacé, et retourna aux cases où Zghirni était soignée à domicile. Au vu de son statut d’épouse du « benefactor des îles Chimpes » ainsi que tout le monde désignait à présent le défunt Sgharn, Torhan avait accédé à cette entorse aux usages de l’hôpital. Peut-être se sentait-il aussi vaguement coupable de lui avoir jadis demandé de faire la conquête du directeur, ce qui – in fine – l’avait conduit à se faire tirer dessus.

 

« Comment vas-tu, mère ? » - Demanda Strhashna en entrant dans la chambre médicalisée. L’infirmière finissait de changer la poche du baxter. Elle remit le goutte à goutte en marche et, après un coup d’œil à sa patiente, elle les laissa seules.

 

« Je me sens faible comme jamais. Comment va Hornak ? » - Répondit Zghirni qui ne nourrissait aucun ressentiment contre l’inspecteur venu de Mars. Strhashna, elle, n’avait aucun grief  contre sa belle mère, elle lui donna des nouvelles de son compagnon et professeur. Zghirni, sa cuisse enrobée dans un épais pansement, réfléchit un instant, puis décida de parler à sa bru par alliance. Les médecins l’avaient assuré, explications à l’appui, qu’hormis une possible faiblesse de sa jambe droite, légère, sa blessure guérirait sans lourdes séquelles.

 

« Ce n’est peut-être pas le bon moment, toutefois y’a-t-il un bon moment ?......Est-ce que tu m’apprécies vraiment, en tant que personne, Strhashna ? » - Voulut elle savoir préalablement.

 

« Je vous apprécie, soyez en sûre, Zghirni. » – Lui dit sa belle fille.-  « Vous avez énormément apporté aux dernières années de mon père…il n’y a pas que cela, en dehors de rares moments d’une jalousie que vous pardonnerez, j’en suis certaine, à une fille envers l’intruse qu’est toujours une belle mère, je trouve que vous êtes une personne chaleureuse, intelligente et bonne. Je suis heureuse que vous, au moins, vous vous en soyez tirée. »

 

Zghirni se gratta la tête, absorbée dans ses pensées. Puis elle se lança : « Crois-tu que je pourrais vous accompagner là bas ? Ton père m’a tellement parlé de Mars. J’aimerais voir de mes yeux son pays de naissance et de jeunesse. Je paierai moi-même mon voyage et mon séjour….la petite fortune que me lègue Sgharn y pourvoira amplement. Qu’en dis-tu ?»

 

La jeune Chimpe Amélio songea qu’il serait agréable de voyager en compagnie d’une autre habitante des îles chimpes. Elle en parlerai à Hornak pour lui demander son opinion. Anyway, sa belle mère était une femme assez discrète et fort capable d’être très tout à fait autonome.

 

« J’en pense que c’est une bonne idée, mère. J’en toucherai deux mots à Horn. A mon avis, il ne fera aucune objection à voyager en votre compagnie, il vous apprécie énormément, lui aussi. Seule sa brouille avec mon père le tenait éloigné de cette maison.» - Dit Strhashna avec une simplicité toute simiesque après s’être brièvement interrogée en se grattant les flancs.

 

« Il y’a même, parait-il, un Centre de soins spécialisé, là bas….dans un endroit appelé Schkoklan. Peut-être même pourrais-je reprendre mon ancien métier…franchement, après ces horribles évènements, la vie sur Terra ne me semble plus si enviable. » - Conclut Zghirni.

 

La Chimpe blessée se laissa retomber en arrière, épuisée par ces efforts de palabre. Strhashna, prudemment, alla chercher l’infirmière puis les laissa aux soins en ressortant de la chambre.

 

Hornak et Strhashna purent faire leurs adieux à Krtk et à Zwyzy qui venaient souvent visiter le convalescent à l’hôpital du Centre cétacé. Les quatre êtres pensants si différents y continuèrent et y finalisèrent à loisir leurs échanges, autour des bassins du Centre. Pour leur être agréable et en remerciements de leur amitié, les deux mammifères marins les accablaient de présents glanés sur les fonds, perles, nodules métalliques et autres présents venus d’Aqua.

 

 

 

Les deux jeunes Chimps, trois mois plus tard, montèrent à bord du prestigieux paquebot « Strong Maru » qui effectuait une Rotation Terra/Mars, accompagnés par la belle et douce Zghirni.

 

 

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  • Texte de science-fiction/anticipation. Les siècles prochains l'humanité sera t'elle moins stupide que pendant ceux qui ont précédé ? Quelques parcours humains, animaux et végétaux en 700 pages.
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